FRERES DE LA CÔTE


Mémoire en défense des pirates somaliens, traqués par toutes les puissances du monde
Collectif

"Du temps où les Égyptiens de l’antiquité naviguaient vers le Pays de Pount, dans la Corne de l’Afrique, un précurseur de Barbe-Noire voguait déjà dans leur sillage sur un radeau de roseau. De nos jours, la piraterie connaît un regain en Afrique. Mais c’est celle qui sévit au large des côtes somaliennes qui cause le plus de dommages et qui retient l’attention des médias, prompts à forger une figure maléfique, accusée de menacer le bien-être des consommateurs occidentaux: le pirate somalien, barbare exotique mû par le plus vil appât du gain. Or ces nouveaux flibustiers sont, à l’origine, des pêcheurs spoliés de leur gagne-pain, car l’éclatement de l’État somalien a attiré d’autres prédateurs, autrement redoutables, sans que la «communauté internationale» s’en émeuve: flottes de pêche usant de méthodes industrielles illicites, mafias sous-traitant le «stockage» des déchets toxiques de l’Occident en les immergeant dans l’océan… Ainsi les rapines des pirates relèvent en fait de la légitime défense.
Si leur armement est aussi dérisoire que leurs abordages sont audacieux, la coalition de leurs ennemis jouit d’une écrasante maîtrise technique du combat naval – mais ces puissances maritimes surarmées peinent à éradiquer la piraterie dans l’océan Indien…

En effet, croisade antipirate ou pas, tant que rien ne sera fait pour protéger la mer elle-même, le problème persistera. Et les vocations de pirates fleuriront, et pas seulement en Somalie. Tant que les requins du business séviront sur les sept mers pour y semer la mort et le néant, le menu fretin se sentira pousser des dents de piranhas."

[Préface de L'Insomniaque éditeur]


CONCERT A BAGNOLET



En Somalie, face à la famine, à la destruction des ressources en poissons 
par la pêche industrielle occidentale et à l'immersion de déchets toxiques 
le long des côtes,devenir pirate est à la fois un moyen de survie et un acte
d'autodéfense.En récupérant les richesses de l'un des axes maritimes les 
plus importants de la planète, les pirates somaliens ont fourni le prétexte 
à l'intervention des principales marines de guerre et à une législation d'exception 
permettant aux forces militaires des états occidentaux de débarquer n'importe où 
en territoire somalien.
Aujourd'hui, cette zone du globe est donc devenue un laboratoire d’expérimentation 
pour tous les militaires, paramilitaires et conseillers en sécurité de la planète qui 
peuvent y tuer et capturer sous couvert de la loi tous ceux qu'ils soupçonnent 
de s'adonner à ce qu'ils ont défini comme étant de la piraterie.
Actuellement,plus de 1000 Somaliens étiquettés pirates croupissent dans des geôles 
à travers le monde, capturés par les forces armées et ramenés dans les pays des 
bateaux qu'ils ont pris en otage . En France, entre 2008 et 2011, 22 Somaliens ont 
ainsi été enlevés pour être incarcérés et jugés dans l'hexagone. 15 d'entre eux ont été 
déjà été jugés parmi lesquels 8 sont en train de purger des peines de prison qui vont 
jusqu'à 10 ans. 7 autres sont toujours en détention préventive et attendent leur procès 
qui devrait avoir lieu en 2014 ou en 2015. Parce que nous savons qu'en taule, tout a un
prix (téléphoner, acheter du pq, manger à peu près correctement...) mais aussi parce que 
la guerre contre les pirates est l'une des facettes extrêmes de la guerre aux pauvres, 
nous souhaitons apporter un peu de solidarité aux 15 pirates somaliens
encore incarcérés en France. L'argent du concert  servira donc à leur envoyer des mandats.

« Ils nous condamnent, ces crapules, alors que la seule différence entre eux et nous, 
c'est qu'ils volent les pauvres sous couvert de la loi 
alors que nous pillons les riches armés de notre seul courage » 
le pirate Bellamy à son procès en 1720.

Contre « l’élimination sociale » de Philippe Lalouel à Montauban les 30 et 31 janvier


Depuis 1986 Philippe Lalouel a vécu en tout et pour tout 13 mois hors des murs… pour des vols.
Il sera à nouveau jugé par la cour d’appel de Montauban les 30 et 31 janvier 2014.

Philippe Lalouel est entré en prison en 1986. Il avait alors 20 ans. lors de son arrestation, il est blessé par la police, mené à l’hôpital, transfusé… avec du sang contaminé. Il prend huit ans et apprend en même temps qu’il est séropositif. Pour tenter de ne pas mourir du sida  en prison il tente de s’évader plusieurs fois et y parvient à deux reprises au début des années 1990. Pendant ces courtes cavales, il vole pour survivre en clandestinité. Pour ces faits commis sans violence, il écope au milieu des années 1990 de dizaines d’années de prison qui seront confusionées à… 25 ans.